La teigne, appelée aussi dermatophytie, est une maladie contagieuse de la peau causée par un type de champignon appelé dermatophytes (principalement Microsporum canis). Elle peut affecter le chat et le chien, mais affecte particulièrement les chatons, ainsi que les chats immuno-supprimés comme ceux provenant d’une chatterie, d’un refuge ou d’une animalerie par exemple. La maladie peut aussi contaminer l’humain (zoonose).
Signes cliniques
En général, la teigne apparaît en lésions simples ou multiples, circulaires, squameuses, parfois dépourvues de poils, plus ou moins enflammées. Ces lésions apportent habituellement peu de démangeaisons. Chez le chat, on retrouve ces lésions principalement au visage, sur la tête ou aux extrémités. Le problème peut cependant se généraliser et affecter des zones plus importantes, voire nuire à l’état de santé générale de l’animal. À l’opposé, certains chats sont porteurs asymptomatiques de la maladie. Ils peuvent donc contaminer d’autres animaux ou humains sans avoir de lésions visibles.
Quant au chien, la maladie est plus rare et souvent plus légère et localisée.
Chez l’humain, une personne sur deux développera la maladie si elle est mise en contact avec un animal infecté. Les enfants et les personnes immuno-supprimées sont plus à risque de développer la teigne. Il peut s’écouler de une à plus de 6 semaines entre le contact avec un animal infecté et l’apparition des lésions cutanées.
Diagnostic
La seule méthode fiable pour confirmer un diagnostic de teigne est la culture fongique (fungassay). Le vétérinaire doit alors prélever un échantillon de poil, croûte ou squame au niveau d’une ou plusieurs lésions et le déposer sur une gélose spécialement conçue pour diagnostiquer la teigne. Il faudra toutefois patienter jusqu’à trois semaines parfois avant d’obtenir le résultat de cette culture.
Traitement
La teigne est considérée comme une maladie auto-limitante dans bien des cas. Toutefois, pour les cas plus sévères (chez les chats surtout), un traitement efficace s’impose. Celui-ci se divise en trois volets.
Traitement local
Dans le but de réduire la contamination de l’environnement, il est recommandé de raser l’animal afin minimiser la dispersion des champignons et faciliter par le fait même l’application de traitements topiques. Différents types de shampoings, rinces ou crèmes topiques existent afin d’aider au traitement de la maladie. Ils doivent être appliqués une à deux fois par semaine pour au moins quatre semaines.
Traitement systémique (médication orale)
Utilisé surtout chez les chats, le traitement systémique accélèrera la guérison de l’animal. Différentes médications existent (griséofulvine, kétoconazole, itraconazole…). Celle-ci devra être administrée à l’animal pour une période d’au moins 6 semaines et idéalement être poursuivie de deux à quatre semaines après la disparition complète des lésions. Votre vétérinaire pourrait également vous recommander un bilan sanguin avant de débuter le traitement, afin de s’assurer qu’il n’y ait aucune contre-indication au traitement oral.
Traitement de l’environnement
Étape cruciale au bon fonctionnement du traitement, à répéter fréquemment. Il est primordial de désinfecter tout ce qui peut l’être (cages, instruments de toilettage, litières, bols, jouets, harnais, plancher, murs, etc.) avec de l’eau de javel pure ou diluée 1:10. L’émulsion d’énilconazole diluée peut aussi être utilisée, quoique plus huileuse, donc moins pratique.
Toutefois, avant de désinfecter quoi que ce soit, il ne faut pas oublier de retirer mécaniquement (aspirateur) les spores de l’environnement. En effet, ces dernières peuvent y persister des mois, voire des années.